À toutes nos collaboratrices en liturgie et
À tous nos collaborateurs en liturgie,
Bonjour.
D’abord, merci de
tout cœur pour tout ce que vous faites, et pour tous vos sacrifices, pour la
gloire de Dieu, pour le salut des âmes, et pour l’avancement de la mission de l’Église
que le Seigneur Jésus nous a confiée, à savoir, « Allez, faites des
disciples de toutes les nations… »
Je reconnais d’emblée
que je n’ai aucune autorité sur vous, à part celle d’être prêtre de Montréal
envoyé par notre Archevêque pour servir.
Aujourd’hui, tous
et chacun font valoriser leur droit de parole. Alors, à ce titre, je vous prie
de me permettre de prendre aussi la parole concernant nos façons de « faire
la sainte Liturgie » ensemble. Je vous offre mes 40 ans d’expérience en
tant que prêtre, 29 ans en tant que curé en paroisse, et 4 ans comme vicaire.
Je reconnais en vous quelqu'un qui aimez Dieu et aussi tous ses enfants, et mon seul motif en partageant avec vous ces quelques pensées; est en vue de chercher avec vous une toujours plus grande excellence en chacun de nos gestes, de nos choix, de nos textes, et ce, pour une toujours plus pleine et signifiante participation dans la sainte Liturgie de la part de chaque membre de l'assemblée. À ce titre, je demeure ouvert à recevoir de quiconque vos observations et suggestions pour que moi aussi je puisse faire mon possible pour améliorer ma part dans la sainte Liturgie.
1. La place
de l’Assemblée dans la sainte Liturgie
La
Liturgie nous vient du mot grec « leitourgia » qui se traduit par le
culte, les prières, et les sacrifices offerts par le peuple, les croyants, l’assemblée,
à Dieu. L’Esprit Saint est à l’œuvre au sein de chaque membre de l’assemblée
depuis leur dernière présence pour les inspirer à se préparer pour faire l’offrande
d’eux-mêmes en communion avec le Seigneur Jésus qui offre sa vie à son Père.
Tout ce mouvement spirituel de préparation et d’offrande ne fait qu’un seul
mouvement orchestré par le Saint-Esprit.
Tous les rôles et
ministères liturgiques sont alors au service de la participation
plus active, plénière, et signifiante de la part de chaque membre de l’assemblée.
La presque totalité des prières faites par le célébrant principal sont
adressées à Dieu le Père au nom du Seigneur Jésus, dont la sainte Messe est le
sacrifice. Ces prières sont conçues pour entrainer l’assemblée à se joindre
dans leur esprit aux paroles de ces prières.
À plusieurs
moments, il y a dialogue entre le célébrant et l’assemblée. Ces dialogues entraînent
à une plus active et fervente participation. Tous les autres rôles :
lecteurs, serveurs, animateurs de chant, et tous les autres rôles, visibles ou
cachés, sont également au service de la participation plus active, plénière, et
signifiante de la part de chaque membre de l’assemblée.
2. La préparation
des offrandes pour la sainte Liturgie
Le pain et le vin
représentent l’offrande que Jésus allait faire de sa vie pour le salut du
monde. Ensuite, le lendemain de la dernière Cène, Jésus a littéralement offert
sa vie en sacrifice au Père pour notre salut. Jésus a librement accepté de
souffrir et mourir pour montrer à l’humanité le vrai visage de l’amour, qui va
jusqu’à aimer ses ennemis et à leur pardonner leur mal, leur péché.
Jésus nous a
démontré la puissance d’un acte d’amour véritable et authentique, et, par le
fait même, Il nous entraîne à sa suite; afin que nous puissions décider
librement de marcher dans ses pas et faire comme Lui. Donc, alors que le prêtre
prépare le pain et le vin, c’est le moment pour nous de préparer en notre
esprit l’offrande que nous voulons faire de nous-mêmes au Père en union avec
Jésus et son offrande de Lui-même.
3. La place
de la musique dans la sainte Liturgie
Le rôle de la
musique liturgique est donc au service de cette montée de participation de la
part de tous les membres de l’assemblée. En aucun temps, sauf au moment de la
Sainte Communion, les chantres ou chorales, devraient-ils prendre la place de l’assemblée
ou chanter « à leur place ». Voilà pourquoi ce qu’on appelle les « parties
de la Messe » peuvent être mis à la musique, mais les paroles ne doivent
jamais être changées. Il faut que ces paroles demeurent stables et familières;
afin de faciliter la participation de l’assemblée. Sinon, s’il y a constamment
changement des paroles, les animateurs de la musique mettent constamment en
déséquilibre les membres de l’assemblée. Le risque est alors de transformer
cette partie de la sainte Liturgie en spectacle, ce qui provoque les membres de
l’assemblée à devenir passif et de perdre le sens de leur participation.
Après le Concile
Vatican II, il y eut plein d’expérimentation dans la liturgie, et nombreuses
sont les pièces musicales – qui existent encore aujourd’hui – qui ont modifié
ou même abolies – les paroles des parties de la sainte Messe. On peut devenir
familier et même aimer ces « tounes » liturgiques, mais le sens des
paroles de la sainte Liturgie est alors perdu, ce qui affaibli le potentiel de
participation signifiante pour l’assemblée. C’est un sacrifice, oui, de les
abandonner, mais le Seigneur bénira notre fidélité à la sainte Liturgie. La
sainte Liturgie ne nous appartient pas... elle est le Sacrifice de Jésus... et
nous avons tous à la respecter.
4. La place
du silence dans la sainte Liturgie
Il y a quelques
moments durant la sainte Liturgie où l’Esprit Saint aime « travailler »
nos esprits, et Il aime faire cela dans le silence, qui, dans la sainte
Liturgie, devient un « silence sacré ». Le célébrant principal est le
gardien du « silence sacré » de la sainte Liturgie. Donc, nul doit
interrompre le « silence sacré », sauf le prêtre. Après la seconde
lecture, on attend qu’il se lève avant d’entonner l’acclamation à l’Évangile. Après
l’élévation du Sang du Christ, on ne doit pas entonner l’anamnèse avant que le
prêtre n’en fasse l’invitation. Après la sainte Communion, nul de doit rompre
le « silence sacré » sauf le prêtre.
Je vous remercie de m’avoir lu et de donner votre
considération à ces propos, pour la gloire de Dieu.
Fr. Gilles A. Surprenant,
Priest & Poustinik
fathergilles at gmail dot com